L’estime de soi est censée venir de l’intérieur. Pourtant, dans un monde où l’image, les likes, les validations sociales et les jugements silencieux prennent tant de place, il est facile — presque inévitable — de glisser dans un mode de vie où l’on attend constamment des signaux extérieurs pour se sentir valable. Ce phénomène peut être subtil : tu ne t’en rends pas forcément compte au début. Tu crois simplement vouloir plaire, bien faire, être apprécié. Mais un jour, tu réalises que ton humeur, tes décisions, ton identité même, semblent dépendre du regard d’autrui.

Ce besoin d’approbation peut devenir si fort que certains finissent par chercher des moyens immédiats d’éviter la déception ou le rejet. Dans ce contexte, certains se tournent vers les escorts — non pas seulement pour le plaisir charnel, mais parce que dans ces échanges codifiés, on est assuré d’être vu, écouté, valorisé… du moins temporairement. Ce besoin de validation immédiate et contrôlée reflète parfois une peur plus profonde : celle de ne pas être assez bien sans « payer » pour l’attention ou l’affection. Cela ne concerne pas que ce milieu-là — c’est un miroir de ce que beaucoup vivent intérieurement sans le dire.

Tu te remets constamment en question après chaque interaction

L’un des signes les plus révélateurs que tu relies ta valeur à l’approbation des autres, c’est la tendance à repasser chaque interaction dans ta tête, en boucle. « Est-ce que j’ai dit un truc bizarre ? », « Il/elle a mis longtemps à répondre, qu’est-ce que ça veut dire ? », « Pourquoi n’a-t-il/elle pas liké ma story ? ». Ces petites pensées, si elles deviennent constantes, indiquent que tu cherches à te rassurer non pas par ton propre ressenti, mais par les réactions des autres.

Ce comportement te vole de l’énergie. Tu passes ton temps à essayer de deviner ce que les gens pensent de toi, au lieu de simplement te connecter à eux. Pire encore, tu risques de perdre ton intuition, car tu deviens plus préoccupé·e par l’image que tu renvoies que par ce que tu ressens vraiment. Apprendre à observer ces pensées sans y céder est une première étape essentielle.

Tu évites de dire ou faire ce qui pourrait déplaire

Quand ton estime dépend de l’acceptation extérieure, tu te censures souvent. Tu choisis tes mots avec précaution, tu évites les sujets sensibles, tu souris même quand tu n’en as pas envie. Tu deviens expert·e en adaptation. Mais cette habitude a un prix : petit à petit, tu perds ta spontanéité. Tu ne sais plus si ce que tu dis te ressemble vraiment, ou si tu joues un rôle.

Cette peur de déplaire naît de l’idée que « être aimé » est une condition pour « être digne ». Alors tu fais tout pour ne pas être rejeté·e, parfois même au détriment de ton bien-être. Or, dire non, poser une limite ou exprimer une opinion n’est pas un risque si tu sais que ta valeur ne dépend pas de la réaction en face. C’est justement en étant entier·ère que tu attires des relations plus vraies.

Tu ressens une angoisse ou un vide quand tu n’es pas validé·e

Enfin, si tu te sens mal dès qu’on ne te répond pas, que tu es ignoré·e ou que tu n’es pas complimenté·e comme tu l’espérais, il est temps d’écouter ce malaise. Il ne s’agit pas d’être insensible, mais de reconnaître que ce besoin constant de validation t’empêche de construire une base intérieure stable. Tu deviens dépendant·e de l’autre pour te sentir complet·e.

Revenir à soi, c’est accepter de ne pas toujours plaire. C’est reconnaître que ton ressenti, ta dignité, ton chemin n’ont pas besoin d’être approuvés pour exister. La liberté, ce n’est pas d’être aimé·e par tout le monde — c’est de t’aimer assez pour ne plus en dépendre.